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Université de Bordeaux
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Cycle de conférences "ÉCOLOGIE ET HUMANITÉS" 2014-2015 - École doctorale « Montaigne – Humanités »

A travers de l'Initiative doctorante (ID) 2014-2015, des doctorants de l'Université Bordeaux Montaigne (ex Bordeaux 3, École doctorale « Montaigne – Humanités ») organisent un cycle de conférences sur le thème « ÉCOLOGIE ET HUMANITÉS ».
Organisation : Fabien Colombo, Nestor Engone Elloué, Bertrand Guest. Pour en savoir plus et connaître le programme des conférences, cliquez sur "lire la suite".

Dernière mise à jour vendredi 21 novembre 2014

Les études de l’homme et de la nature n’ont eu de cesse de se séparer alors que les savoirs se transformaient en disciplines de plus en plus lointaines les unes des autres. En effet, l’écologie est souvent délaissée par les humanités – elle est trop souvent confiée aux sciences dures et expérimentales – alors même que les humanités pourraient servir le mieux du monde à la promotion de l’écologie politique et ont présidé, en outre, à la formation de l'esprit de l'écologie scientifique.
Il semble pourtant indispensable de ne pas se satisfaire de ce constat, dès lors que l’écologie politique comme l’écologie scientifique reconnaissent leur dialogue et leur recours nécessaires à l’histoire, à la littérature, à la philosophie, à la peinture, aux mythes et aux capacités linguistiques sortant des jeux habituels de pouvoir. Autant de disciplines qui pourtant, lorsqu’elles sont associées à un champ où règnent en maître les sciences dures et expérimentales, ne le sont bien souvent qu’à la marge, et jamais placées en tant que creuset des savoirs que sont censées incarner originellement les humanités.
Évitant soigneusement tout reproche d’abandon, dans un sens comme dans l’autre, entre écologie et humanités, nous souhaiterions appeler à une reprise appuyée de leurs multiples dialogues possibles à travers cette proposition, afin de penser conjointement l’homme et la nature.

PROGRAMME
Les séances ont lieu de 17h30 à 19h30

(1) Mercredi 05 novembre 2014 – Salles des thèses
Titre de séance : « Écologie, société et politique ».
Forme : Atelier et discussion.
Intervenant : Fabien Colombo, doctorant en philosophie (UMR 5185 ADESS, Université Bordeaux Montaigne).
Le XIXe siècle est une époque charnière, écrite entre Darwin et Marx. Conscients de l’origine de notre espèce et soucieux de son avenir, certains auteurs d’obédience libertaire et socialiste comprirent que leur critique de l’exploitation de l’homme par l’homme pouvait aller au-delà ; et inclure celle de la nature par ce dernier. En effet, n’y a-t-il pas un lien évident entre l’exploitation des travailleurs et des fruits de la terre, dès lors que l’argent devient le principal moteur des activités humaines ? La question de la protection de la nature ne pose-t-elle pas, par renversement, celle de l’expansion sans limites de la société capitaliste ? L’enjeu de cette séance sera d’étudier ce corpus qui, d’Élisée Reclus (1830-1905) à Karl Marx (1818-1883) en passant par Pierre Kropotkine (1841-1921), considérait qu’il était tout autant nécessaire de trouver un équilibre entre les hommes, au sein de la civilisation moderne, qu’entre la civilisation moderne et la vie de la planète, afin d’en apprécier la teneur actuelle.

(2) Mercredi 10 décembre 2014 – Bât. J. Salle J103
Titre de séance : « Jacques Ellul et Bernard Charbonneau ».
Forme : Conférence et débat.
Intervenant : Timothée Duverger, doctorant en histoire contemporaine (EA 2958 CEMMC, Université Bordeaux Montaigne).
Les recherches de Timothée Duverger se concentrent sur la naissance du mouvement écologiste, l’idée de décroissance, et l’économie sociale et solidaire à partir des années 1970. Il est l’auteur de La décroissance une idée pour demain (Sang de la Terre, 2011), ouvrage préfacé par Serge Latouche, et de La modernité relationnelle (Éditions Ère, 2013). Au cours de cette séance, il se penchera plus précisément sur les travaux de Jacques Ellul (1912-1994) et Bernard Charbonneau (1910-1996), l’un s’étant principalement intéressé à la question du système technicien et l’autre à celle du sentiment de la nature. Ce rapprochement tombe d’autant plus sous le sens que ces deux penseurs aquitains furent amis de la fin de l’adolescence, jusqu’à leur mort. Ainsi, de leur proximité avec la revue Esprit à celle avec le courant naissant d’écologie politique il s’agira ici de tracer l’héritage intellectuel de Jacques Ellul et Bernard Charbonneau à travers l’histoire de leur amitié et de se pencher sur ce que certains qualifient aujourd’hui d’« École de Bordeaux » ou encore de « personnalisme gascon ».

(3) Mercredi 07 janvier 2015 – Bât. B Salle B002
Titre de séance : « Réflexion sur l’écologie politique »
Forme : Conférence et débat.
Intervenante : Emilie Hache, maître de conférences en philosophie (EA 3931 SOPHIAPOL, Université Paris Ouest Nanterre La Défense).
À travers ses recherches, Emilie Hache tente d’établir les bases d’une écologie politique et pragmatique se concentrant davantage sur les questions de transformations sociales et économiques plutôt que sur celles touchant à la révision des principes éthiques devant conduire les relations de l’homme à la nature. Elle est également l’auteure de Ce à quoi nous tenons. Propositions pour une écologie pragmatique (La Découverte, 2011) et d’un recueil de textes souvent inédits en français, Écologie politique : cosmos, communauté, milieux (Éditions Amsterdam, 2012), qui appuie l’idée selon laquelle l’élément politique est chevillé à cette crise écologique, tant dans le sens de cause sérieuse de celle-ci, que de manière notable d’y répondre. En outre, avec Pierre Charbonnier, elle proposa à l’Université Paris Ouest un séminaire ouvert à la discussion sur ce thème, entre différentes disciplines, qui fut intitulé « Chantiers de l’écologie politique ». Cette rencontre sera ainsi l’occasion de revenir avec elle sur la dimension politique que posent les problèmes écologiques de même que sur les recherches actuelles en ce domaine.

(4) Mercredi 28 janvier 2015 – MSHA Salle Jean Borde
Titre de séance : « Écologie, écriture et esthétique »
Forme : Atelier et discussion.
Intervenant : Bertrand Guest, maître de conférences en littérature générale et comparée (EA 922 CERIEC, Université d’Angers).
Sans inféoder cette séance à la restitution globale de la thèse qui pourrait la sous-tendre, il s’agirait de montrer, au travers de trois figures d’écrivains et penseurs de l’espace qui couvrent un long XIXe siècle, la permanence d’une singulière manière de décrire le monde sans en réifier les différents milieux ni asservir les hommes qui les peuplent. Cette géographie cosmique dessinée tour à tour par Alexander von Humboldt (1769-1859), Henry David Thoreau (1817-1862) et Élisée Reclus (1830-1905), reliant l’homme à la nature, se double d’une pensée politique qui recherche la plus grande liberté possible dans les rapports entre individu et humanité, mais aussi la plus grande beauté d’un monde rendu plus juste. Il s’agirait de relire comme d’authentiques écrivains ces auteurs d’ouvrages complexes parfois trop rapidement classés en géographie ou en philosophie, et dont tout l’enjeu consiste à perpétuer une approche de la nature comme ensemble (cosmos) au moment même où elle se trouve tiraillée, en tant qu’objet, et de plus en plus divisée entre création littéraire (supposément occupée seulement d’esthétique) et savoir savant (supposément occupé seulement de connaissance désintéressée et « objective »).

(5) Mardi 17 mars 2015 – MSHA Salle 2
Titre de séance : « L’écriture de la nature aux États-Unis ».
Forme : Conférence et débat.
Intervenant : Yves-Charles Grandjeat, professeur des universités en littérature et culture nord-américaines (EA 4196 CLIMAS, Université Bordeaux Montaigne).
Les recherches d’Yves-Charles Grandjeat s’intéressent à la variété des mouvements culturels dans la région nord-américaine ainsi qu’à l’écriture de la nature dans cette région du monde. Outre d’être l’auteur d’Aztlán : terre volée, terre promise (Éditions Rue d’Ulm, 1989) sur les revendications du peuple chicano, il a depuis quelques années axé une partie de son travail sur les écrits d’Aldo Leopold, forestier et essayiste, ayant fait la promotion d’une conscience écologique au milieu du XXe siècle. Ainsi, d’Henry David Thoreau (1817-1862), jusqu’à Aldo Leopold (1887-1948), en passant par les travaux de George Perkins Marsh (1801-1882) concernant l’action perturbatrice des hommes sur la nature et son militantisme pour la création de parcs nationaux aux États-Unis, c’est tout un pan de la culture de ce pays qui démontre des liens parfois très étroits entre littérature et écologie, et cela, jusqu’à des auteurs contemporains tels que Rick Bass et Barry Lopez. Cette conférence et son débat aborderont ainsi les traits caractéristiques de l’écriture de la nature aux États-Unis de même que les implications éthiques qu’elle suscite.


(6) Mercredi 25 mars 2015 – MSHA Salle 2
Titre de séance : « Écologie, éthique et justice »
Forme : Atelier et discussion.
Intervenant : Nestor Engone Elloué, doctorant en philosophie (EA 4574 SPH, Université Bordeaux Montaigne).                                                                                      Les problèmes écologiques que sont entre autres le réchauffement climatique, la détérioration de la biodiversité, ou les pollutions, font de plus en plus apparaître des injustices au niveau mondial entre les hommes, entre les Etats. Injustices liées à l’accès aux ressources, l’exposition aux risques, la participation à la prise des décisions et la désignation de la responsabilité. Que peut signifier agir de façon écologiquement juste dans un monde où les impacts liés à la dégradation des conditions de vie sur Terre sont inégalement répartis ? Quels principes de justice faut-il mobiliser pour faire face aux injustices environnementales globales ? Comment assurer la « praticabilité » de ces principes sur la scène internationale en tenant compte de la diversité des cultures? Cette séance sera l’occasion d’aborder cet ensemble d’interrogations afin de cerner quelques-unes des facettes des enjeux liés à la globalisation des problèmes écologiques.

(7) Mercredi 08 avril 2015 – Salle Jean Borde
Titre de séance : « Origines et perspectives de la philosophie de l’environnement »
Forme : Horizon de la recherche et débat.
Intervenant : Catherine Larrère, professeure des universités en philosophie (EA 3562 PHICO, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne).Catherine Larrère est la principale figure de la philosophie de l’environnement en France, qu’elle a particulièrement contribué à introduire à la fin des années 1990. À travers cet horizon de la recherche qui lui sera consacré, l’occasion lui sera donnée de revenir sur les étapes importantes de sa carrière et de sa vie de chercheuse, à commencer par sa rencontre déterminante avec John Baird Callicott, président de la société internationale d’éthique de l’environnement, au cours du sommet de la Terre de 1992 et les échanges qui en suivirent ; mais également sur ses années à l’université de lettres et de philosophie de Bordeaux où elle professa ses premiers cours sur ce domaine et durant lesquelles elle écrivit un ouvrage notoire à ce sujet, Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l’environnement (Aubier, 1997), en collaboration avec son mari, Raphaël Larrère, ingénieur agronome ; et enfin d’évoquer ses travaux les plus récents ainsi que les éventuelles suites de cet ouvrage. Ce moment de reconnaissance donnera également lieu à un débat sur les perspectives de la philosophie de l’environnement à partir de son travail ou des différentes tendances qui se dégagent de ce champ à l’heure actuelle.

Mercredi 06 mai 2015 – MSHA Salle Jean Borde
JOURNÉE DES DOCTORANTS : « ÉCOLOGIE ET HUMANITÉS » (9H00-17H00)

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