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Université de Bordeaux
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Adib Ouayjan, doctorant au sein de l’unité Biogeco

Adib Ouayjan, doctorant au sein de l’unité Biogeco

Adib est en troisième année de thèse au sein de l'UMR Biogeco dans l'équipe de Génétique et Écologie des Populations (GEP)

Adib a fait une licence générale en sciences de la vie et de la terre au Liban. C'est en troisième année qu'il choisit le parcours biodiversité et écologie (qui concerne à la fois le continental, le fluvial et l'océanique). Il est accepté pour le Master Biodiversité et Écosystèmes Continentaux à l'université de Bordeaux et s'oriente vers le parcours « recherche » de cette formation. « Je suis venu en France avec pour but d'obtenir une thèse. C'est durant ce Master que j'ai commencé à découvrir « la génétique des populations et les approches moléculaire que l'on peut appliquer dans les études d'écologie» déclare Adib.
Après un stage de M2 à Biogeco. Il poursuit en thèse, dans le cadre du projet CLIMBEECH, sélectionné à l'AAP recherche COTE 2014 et cofinancé par la région Nouvelle-Aquitaine.
Le sujet d'Adib traite de la « Dendroécologie et génétique d'une population de hêtre (Fagus sylvatica) en marge chaude de l'aire de répartition de l'espèce ».
Dans le cadre de sa thèse, il s'intéresse aux hêtres présents dans le refuge climatique qu'est la Vallée du Ciron. Un refuge climatique est « un site où les conditions environnementales permettent l'existence de l'espèce, entouré d'une matrice où les conditions environnementales ne le permettent pas, les espèces y sont maintenus, car elles ne peuvent pas se disperser à l'extérieur » explique le doctorant.
Sa thèse comprend deux approches, une première approche concerne la régénération du hêtre, avec la fertilité, et la fécondité réussie des arbres. La fécondité réussie, c'est la rencontre entre le pollen de l'arbre avec la fleur, qui aboutira à la production d'une graine.. La seconde approche concerne la croissance des arbres, il utilise la dendroécologie, qui lui permet de revenir sur l'histoire de l'arbre, et voir comment les facteurs climatiques peuvent affecter la croissance des arbres adultes. Ils sont arrivés à trouver des hêtres de 206 ans, ce qui correspond à la période ou le changement climatique a commencé à être impacté par l'anthropisation. Ce qui l'intéresse dans sa thèse « c'est de savoir quels types d'arbres vont contribuer à la nouvelle génération, plutôt ceux avec une forte vitalité, ou pas ? » précise Adib.
L'étude se fait in situ dans ce « laboratoire naturel » qu'est la Vallée du Ciron. Le fait que « la population soit isolée depuis longtemps, rend le site idéal pour étudier comment le hêtre, voire même les autres populations du refuge vont réagir au changement climatique. Ils savent que l'espèce d'intérêt y est présente depuis la dernière glaciation, car des chercheurs ont trouvé des charbons fossiles datant depuis au moins 38 000 ans. Ce qui rend le site d'autant plus intéressant, c'est que « Cette population n'a pas bougé, à tel point qu'aujourd'hui elle se trouve dans la situation contraire. En dehors il fait plus chaud et moins humide, il y a des conditions environnementales à l'intérieur qui font que cette population existe encore malgré des conditions à l'extérieur qui ne sont pas favorables. Ce site est particulier, car c'est un site qui, dans son histoire a été à la fois refuge glaciaire, et maintenant refuge interglaciaire potentiel » nous dit Adib.

Le projet CLIMBEECH

Le projet CLIMBEECH est la synthèse de deux thèses : celle de Marion Walbott, et celle d'Adib. Le projet s'inscrit dans un contexte de réchauffement climatique, avec pour but d'étudier son impact sur la croissance des arbres adultes et la régénération.
La régénération, c'est un terme qui comprend en gros trois étapes, la première c'est la fertilité, ou la capacité intrinsèque de chaque individu à produire du pollen. Ce qui mène à la seconde étape : la fécondité réussie, c'est le pollen dispersé qui rencontre une fleur, on arrive à la dernière étape qui est la fécondité réalisée, les graines qui donnent des plantules. Adib s'intéresse aux deux premières étapes, bien qu'il soit difficile de quantifier la quantité de pollen produite par un individu, Marion a la dernière.
Ainsi la thèse de Marion concerne la « partie physique, avec les facteurs biotiques et abiotiques », celle d'Adib concerne la croissance, et les facteurs génétiques. Les deux thèses se complètent et permettent de répondre aux objectifs du projet, et comprendre la présence du hêtre dans cette zone, de façon à l'y maintenir.
L'objectif c'est de mieux comprendre comment la variation individuelle du succès reproducteur, de la vigueur des individus, du flux de gènes, influence la structure et la dynamique de régénération du peuplement, ou des populations de refuges climatiques » conclue Adib.

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