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Université de Bordeaux
LabEx COTECluster of Excellence
Cluster of excellence
 

Manon Pierdet, doctorante sur le projet PhytoCOTE

Manon Pierdet, doctorante sur le projet PhytoCOTE© Manon Pierdet

Manon a fait sa licence de biologie puis un master de Biodiversité et Biomolécules Marines à l’Université de Toulon. Elle a terminé sa formation par un stage en partenariat avec l’université de la Polynésie française et la National University of Ireland Galway sur l’étude de molécules issues de cyanobactéries et macroalgues marines. Elle y découvre la chromatographie en phase liquide couplée à la spectrométrie de masse (LC-MS).

« J’étais intéressée par la thématique des contaminants, c’est pour cette raison que j’ai choisi l’option écotoxicologie, avec pour finalité ma thèse orientée sur la contamination des sols. Elle me permet de développer mes compétences et de me diversifier sur mes thématiques de recherche ». Nous dit-elle.

Sa thèse est intitulée : « Évolution spatiale et temporelle de la disponibilité des contaminants organiques et inorganiques en zone viticole ». Manon est encadrée par Hélène Budzinski de l’équipe LPTC (EPOC) et Laurence Denaix de l’équipe BIOGET (ISPA). Cette thèse s’inscrit dans le cadre du projet Bottom-up PhytoCOTE : le projet a débuté en 2015, il est localisé entièrement sur le bassin versant de Marcillac qui est à 80% viticole. Dans un premier temps des enquêtes ont été réalisées pour identifier les viticulteurs intéressés par le projet et identifier les profils de sols viticoles intéressants. C’est un projet multidisciplinaire, il étudie l’impact de l’épandage de pesticides dans les zones viticoles, et particulièrement sur trois écosystèmes : l’atmosphère, l’eau et le sol.

Dans le cadre de sa thèse, elle s’intéresse à la partie sol, et pose trois questions scientifiques :

1. Comment expliquer la contamination actuelle en surface des sols en fonction des techniques et de l’historique ? Manon recueille différentes informations : Quel est le type d’agriculture ? Biologique ou conventionnelle ? Est-ce que les viticulteurs labourent ? Est-ce qu’il y a utilisation de matières organiques ? Fertilisants ? Engrais vert ? etc. Cet état des lieux lui permet d’étudier l’influence des conditions physico-chimiques des sols sur la modulation du devenir des pesticides.

2. Quel est la contamination intégrée dans les sols ? Manon cherche à comprendre comment les contaminants s’intègrent dans les différents profils de sol. Son travail est divisé en deux volets :

  • Le premier volet est une campagne de prélèvements de différents types de sols. Elle fait des carottages jusqu’à 1 mètre de profondeur, puis les découpent tous les 15 cm pour doser les contaminants présents et ainsi étudier l’intégration historique des contaminants en profondeur.
  • Le second volet concerne l’estimation des contaminants qui migrent dans le sol au cours d’une année. Elle utilise des parcelles qui sont drainées : à 60 cm de profondeur les agriculteurs évacuent l’eau des parcelles dans un fossé. « On a mis en place un système de boites et des compteurs d’eau pour pour récupérer l’eau, et voir la quantité qui s’écoule. On y dépose des échantillonneurs passifs de type POCIS pour les pesticides organiques, et des DGT pour les métaux. Ce dispositif nous permet de d’estimer les contaminants qui migrent au cours de l’année jusqu’à 60 cm » nous dit-elle.

3. Quelle est l’évolution de disponibilité des contaminants sur l’année ? Manon fait un suivi de début mars à fin février, sur une exploitation qui lui transmet ce qu’elle épand sur l’année. Elle utilise des DGT déposés dans les sols ainsi que des bougies poreuses afin de récupérer la solution de sol. Car pour qu’il y ait disponibilité d’un contaminant, celui-ci doit passer de la phase solide à la phase liquide du sol.

Pour les deux premières questions, elle travaille avec 8 viticulteurs, ils ont été sélectionnés en fonction de leur intérêt pour le projet, de la nature pédologique des sols et de la proximité avec la Livenne (rivière) pour faire le lien avec la partie de Juliette (Atmosphère eau). Pour la troisième question elle suit une seule exploitation viticole. Elle y réalise également des prélèvements de sol tous les mois pour faire un suivi de la biodégradation des molécules organiques.

 « Ce que j’aime dans ma thèse, c’est d’être sur un projet et le suivre de A à Z, le fait de prélever, traiter les échantillons, puis interpréter les résultats. Je trouve ça génial. J’aime aussi le fait de travailler sur des contaminants organiques et inorganiques, car ils n’ont pas du tout les mêmes comportements dans les sols » nous dit Manon.