Notre site utilise des cookies nécessaires à son bon fonctionnement. Pour améliorer votre expérience, d’autres cookies peuvent être utilisés : vous pouvez choisir de les désactiver. Cela reste modifiable à tout moment via le lien Cookies en bas de page.


Université de Bordeaux
LabEx COTECluster of Excellence
Cluster of excellence
 

La science impliquée, une science fragmentée ?

Résumé :

Nous appelons "science impliquée" le nom d'une certaine représentation des sciences où l'implication n'est plus une option mais une caractéristique intrinsèque de la production de connaissances scientifiques. Avec une telle proposition nous cherchons à éviter l'écueil des débats contemporains sur les sciences et les techniques qui nous laissent trop souvent devant l'obligation de choisir entre une science hiérarchisée où la diversité est "domestiquée" par les mainstream en place et une science atomisée où la diversité est diluée dans un territoire scientifique dont on ne parvient plus à reconnaitre la spécificité. Avec la proposition de science impliquée, nous contribuons donc à ouvrir une voie alternative entre positivisme et relativisme épistémologique, voie qui fait du pluralisme scientifique le cadre d'analyse des démarches de productions de connaissances. Mais nous sommes alors devant une nouvelle difficulté : cette science impliquée, valorisant la diversité comme condition d'une "bonne science", peut-elle être autre chose qu'une science fragmentée, non plus un continent mais un archipel plus ou moins chaotique, non plus une communauté mais des communautés plus ou moins en lien ? Fragmenter la science, serait-ce la condition de sa démocratisation ?

Intervenant : Léo Coutellec

Enseignant-chercheur (MCF) en épistémologie et éthique des sciences contemporaines à l'Université Paris-Sud - Paris-Saclay (EA 1610 "Etudes sur les sciences et techniques"), membre du Conseil pour l'Ethique de la Recherche et l'Intégrité Scientifique (POLETHIS), il a notamment écrit "De la démocratie dans les sciences. Epistémologie, éthique et pluralisme" (Editions Matériologiques, 2013) et "La science au pluriel. Essai d'épistémologie pour des sciences impliquées" (QUAE, 2015).